Commentaires : Bibliogr. p. 281-301. Index.
Résumé : Il est en France des régions qui correspondent à un cadre naturel (les Alpes), d'autres à une entité historique (la Bourgogne). L'originalité de la région lyonnaise est d'avoir été forgée par Lyon. Depuis un siècle et demi la grande cité rhodanienne a étendu patiemment son emprise industrielle, financière, commerciale, culturelle, sur un ensemble hétérogène de petites régions (Monts du Beaujolais et du Lyonnais, Forez, Massif du Pilat, Bresse, Dombes, Bugey, Bas-Dauphiné, plaine de Valence). Tous les séparait : le relief (les unes sont des plaines, les autres des montagnes), le passé (certaines furent jadis savoyardes, bourguignonnes, voire languedociennes). La nature et l'histoire ne sont certes pas abolies : elles confèrent à l'ensemble régional qu'anime Lyon une variété savoureuse ; et pourtant c'est bien Lyon qui, de Mâcon à Montélimar, des Monts du Forez aux Préalpes, commande à ce morceau de France, en fait la partie la plus peuplée, la plus active du sud-est de notre pays. Lyon, depuis un quart de siècle, s'est métamorphosée : c'est une véritable métropole régionale (1 200 000 habitants ! ), la seule agglomération française dont les dimensions, l'intensité de la vie aient déjà quelque chose de parisien. Mais Lyon ne « règne » pas sur sa région. A deux pas, il y Saint-Etienne (400 000 habitants), grosse agglomération industrielle née du charbon, longtemps ville ouvrière rivée à son travail, sans rayonnement, amis qui est en train de devenir une grande cité aux multiples activités. Ses relations avec Lyon sont complexes : relations de dépendance certes
Saint-Etienne fait partie intégrante de la région lyonnaise-, mais relations d'associations aussi. C'est une « double métropole » qui anime la région lyonnaise. Celle-ci touchée par la crise économique, marque un temps d'arrêt dans un développement qui fut fulgurant après 1950. Trouvera-telle son second souffle ? La centralisation parisienne lui a été plus néfaste qu'à bien d'autres régions. Le vent est aujourd'hui à l'accroissement des autonomies régionales : il ne peut que lui être favorable. Encore faut-il à la région une meilleure infrastructure de relations (aéroports, autoroutes, canal Rhône-Rhin) pour mieux s'ouvrir à l'extérieur et réaliser un destin qui, dans le cadre européen, pourrait être grand, car, entre le nord et le sud du continent, elle occupe une position admirable. [source éditeur].