Commentaires : Bibliogr. p.725-734. Index.
Résumé : De Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, on a surtout retenu le courage dans la guerre et le goût pour l'art. Mais ce prince était aussi un gestionnaire, celui de son duché, et c'est cette facette singulière que l'auteur du présent ouvrage se propose de révéler. Entre 1364 et 1384, le duc Philippe ne possède pas d'autre principauté que ce duché de Bourgogne qui lui échu en 1363 en récompense de bravoure. Pour cette période, par le miracle des archives, on possède un nombre considérable de comptes rédigés par divers échelons de l'administration ducale. A partir de cette documentation exceptionnelle, Jean Rauzier établit, pour ces années charnières, une comptabilité unique et centralisée avec des rubriques homogènes permettant d'analyser les structures et de suivre l'évolution des recettes et des dépenses. Cette reconstitution minutieuse fait apparaître une diminution de la contribution du domaine dans les fiances ducales parallèlement à la naissance d'une fiscalité aussi bien directe qu'indirecte. On appréhende également les efforts effectués pour rationaliser la gestion du duché et, chemin faisant, on découvre quelques aspects importants de la société bourguignonne à la fin du XIVe siècle. Ainsi l'augmentation des dépenses s'explique-t-elle par le coût, toujours plus grand, de l'hôtel ducal, lié à la munificence de ce prince, mais également par la montée en puissance d'une véritable administration. Le déficit chronique du duché est donc le révélateur d'une société en pleine mutation. « Le beau livre de M. Rauzier nous apporte, outre une magnifique analyse de la croissance de l'Etat dans le cadre d'une principauté, d'intéressantes perspectives sur les champs du social, de l'économique et du politique ». (Henri Dubois) [source éditeur].