Les auteurs des plaques photographiques sont les petits-fils de Joseph-Marie Cotton, né le 5 août 1800 à Simandre-sur-Suran et mort le 22 février 1863, également à Simandre. Il y était meunier, cultivateur, marchand, coquetier, voiturier. Il ne savait pas signer lorsqu'il épousa Marie Marthe Burignat, agricultrice, fille de meunier et meunière, née à Montagna-le-Templier et morte à Simandre le 5 avril 1884, qui elle savait signer. Mais leurs cinq enfants, tous nés à Simandre dans la maison vendue à la Mairie pour l'école de filles (et devenue par la suite la Poste) savaient signer lorsqu'ils se marièrent, les filles comme les garçons. Deux fils furent enseignants et un, Clément, meunier à Sélignat.
L'aîné, Auguste, fut instituteur à Corveissiat, Sermoyer et Saint-Etienne-du-Bois avant d'être maire de Simandre-sur-Suran à sa retraite, de 1900 à 1904. Il a eu 3 fils ; Jean Auguste Alphonse (1858-1927), préparateur en physique à la Faculté des sciences de Lyon, Eugène (1840-1944) et Camille (1861-1950) professeurs de mathématiques.
Aimé (1869-1951) et Emile (1872-1950) sont les fils du quatrième de la fratrie, Pierre Eugène (Simandre 1836 - Bourg-en-Bresse 1904) et de Nathalie Vincent (Treffort 1844 - Bourg-en-Bresse 1872), qui était la fille aînée de François Joseph Vincent (1815-1881), directeur de l'Ecole normale. Pierre Eugène fut élève de 1853 à 1856 de l'Ecole normale de Bourg-en-Bresse, où il débuta comme élève-maître avant d'être instituteur-adjoint à Villebois. Il fut ensuite professeur au Collège de Nantua, maître répétiteur au Lycée Louis-le-Grand à Paris, professeur de mathématiques à l'Ecole normale de Bourg-en-Bresse de 1863 à 1872, chargé de cours de mathématiques aux lycées de Mont-de-Marsan, Grenoble, Clermont-ferrand et de Bourg-en-Bresse.
La photographie occupe une place importante dans la correspondance reçue par Eugène Cotton et conservée pour la période 1891-1911, où figurent plus de cent cinquante lettres de ses frères, Alphonse et Camille, et de sa sœur Marie. Tous les quatre sont nés dans le département de l'Ain, où leur père, Auguste Cotton, a fait sa carrière d'instituteur : les deux aînés, Alphonse (1858-1927) et Eugène (1860-1944) sont nés comme leur père à Simandre, Camille (1861-1950) à Attignat et Marie (1874-1951) à Saint-Etienne-du-Bois.
Tous les quatre ont fait des études pour l'enseignement : Alphonse a été préparateur à la Faculté des Sciences de Lyon, Marie maîtresse répétitrice au lycée de filles de Bourg avant son mariage avec Marcel Tronchon, médecin à Treffort puis Besançon ; Eugène et Camille n'avaient qu'un an et demi de différence et ont fait les mêmes études, ensemble : Baccalauréat ès-sciences physiques (Grenoble 1883). Tous deux étaient professeurs depuis 1886 : tandis qu'Eugène était passé du collège de Dinan à celui d'Issoire (1891) avant celui de Montélimar (1899), Camille avait été chargé de cours de mathématiques élémentaires au lycée de Rodez (mars 1886-septembre 1887) et à celui de Digne, puis, après avoir passé l'agrégation de mathématiques en 1891 (11e sur 13), professeur aux lycées de Belfort (1891-1892 : mathématiques élémentaires), Toulouse (1892-1893 : Saint Cyr), puis Nice (d'où il a adressé une cinquantaine de lettres à son frère) à partir du 3 octobre 1893 jusqu'à sa retraite. Les trois frères, qui partageaient le même intérêt pour la photographie, se prêtaient un appareil stéréoscopique, le "Vérascope".
Chez leurs cousins, la sœur aînée, Marie Joséphine (1867-1923), après des études au pensionnat de Mlle Faure à Bourg-en-Bresse, entra à l'Ecole normale supérieure d'enseignement secondaire de Sèvres (section sciences) le 1/10/1886 ; agrégée des lycées de jeunes filles dans l'ordre des sciences (1/8) en 1889), elle fut professeur au lycée de jeunes filles de Bourg-en-Bresse en 1889 puis au lycée Fénelon à Paris à partir de 1904 (en 1919-1920 de la philosophe Simone Weil).
Les deux garçons, après des études aux lycées de Bourg-en-Bresse, de Clermont-Ferrand (où ils furent élèves du philosophe Henri Bergson) et à l'Ecole normale supérieure (où figure la trace de leur engagement pour Alfred Dreyfus), leur carrière commença pour tous les deux à Toulouse. Aimé Auguste, reçu à l'agrégation de physique en 1893, enseigna à partir de 1900 à l'Ecole normale supérieure et en 1904, à la faculté des sciences de l'Université de Paris. Ses recherches en optique physique et magnéto-optique lui ont valu de figurer un temps parmi les nobélisables et sont restées attachées à un nom. Le carnet de technique photographique et les légendes des photographies sont la preuve de recherches dans ce domaine. Emile Clément, reçu major à l'ENS en 1891 puis à l'agrégation de mathématiques en 1895, fit sa carrière à partir de 1904 à la Faculté des sciences de Grenoble dans la chaire de mécanique rationnelle appliquée.